Origine : lenha, bois à brûler (à noter qu’André Pégorier, dans « Les noms de lieux en France », note que « laigne » signifie « bois » en ancien français).
Ce tènement, actuellement planté de vignes, a probablement par le passé été couvert de bois.
Le proverbe nous dit :
Lo que se vòl calfar lo cuèr Garda sa lenha per l’ivèrn. (Celui qui veut se chauffer le cuir garde son bois pour l’hiver.)
Et en Provence on connaît le dicton :
Quau per Calenda se solelha Per Pascas brutla sa lenha. (en français Noël au balcon, Pâques aux tisons.)
A La Redorte, contrairement à beaucoup d’endroits, l’Estagnol est vraiment un lieu humide, qui fait l’objet d’un classement au Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon, plusieurs espèces remarquables y étant répertoriées. Un ruisseau y prend naissance, le ruisseau de la Valsèque (vallée sèche), et il semble effectivement qu’il soit souvent à sec.
D’un jardin abandonné, le poète Gabriel Azaïs (qui a son buste au jardin des poètes de Béziers) écrit :
Son òrt n’es pus qu’un estanhòl. son jardin n’est plus qu’un estagnol.
et Mans de Breish chante :
Èrem anats a l’Estanhòl Per i dansar lo rock’n roll I trapèrem que d’Espanhòls Que tustavan sus de pairòls
(Nous étions allés à l’estagnol pour y danser le rock’n roll, nous n’y trouvâmes que des espagnols qui tapaient sur des marmites.)
Mais on n’est plus à La Redorte, il s’agit là de l’Estagnol, quartier autrefois peu reluisant de Carcassonne.
Une église paroissiale dédiée à Saint Martin a été fondée par Charlemagne.
Origine du nom: d’après Carasco, Scalas s’explique par la Tour d’Escales, sur une butte raide et pour Jacques Lemoine cela vient de l’occitan escala, montée, passage difficile.
Selon certains auteurs, les premières traces d’Escales remontent aux Phéniciens, ces hardis navigateurs auraient utilisé la colline pour surveiller leurs navires dans le comptoir de Narbonne. Pour faciliter le dépôt des marchandises, ils entreprirent de tailler la colline en étages, ce qui pourrait justifier l’origine du nom d’échelle.
Sobriquet:Bavards, vantards.Segur coma la torre d’Escalas, ferme et sûr comme la tour d’Escales .
L’escala, en occitan, c’est l’échelle. Tenir l’escala, c’est être complice, et voler montar al cèl sens escala, c’est vouloir l’impossible. Faire escala, c’est faire escale pour un navire mais faire l’escaleta c’est faire la courte-échelle.
Proverbes:Lo monde es una escala, que monta que cala. Le monde est une échelle, on a des hauts et des bas. Qui se ten al pè de l’escala risca pas de tombar, celui qui reste au pied de l’échelle ne risque pas de tomber.
La glèisa Sant Martin: l’église St Martin est classée monument historique. Une première chapelle, mentionnée en 979, a été remplacée vers la fin du XI siècle par l’édifice actuel. Cette église est une des rares églises audoises où l’on ait conservé une couverture de lauzes . A noter : le Laouza (colline) dont le nom dérive de lausa, plaque de pierre, ardoise. Ce toponyme peut indiquer un terrain maigre et pierreux.
Escales, c’est le village de naissance d’Achile Mir, né il y a plus de deux cents ans. Laissons-lui la parole:
Escalas, mon país, amb sa vièlha torre Que menaça lo cèl de son grisastre morre, Ont tractan, a l’escur de lors menuts afars Beulòlis e falquets refaudidis al jaç ;
Escales, mon pays, avec sa vieille tour qui menace le ciel de son front grisâtre; où traitent, dans l’ombre, de leurs menues affaires, chouettes et faucons réfugiés au gîte.
Du latin agellum «petit champ », terme désignant le plus probablement un défrichement de l’époque gallo-romaine.
En 782, une villa « agellus » aurait été donné par Charlemagne à l’archevêque de Narbonne, puis en 1142 la possession de l’alleu d’Agel est confirmé par le pape Innocent II. D’un ancien château fort, qui ne se trouvait pas à l’emplacement de l’actuel, mais un peu plus à l’ouest, il ne reste que la vieille porte de pierre et le nom de « fort vieux » donné à cet espace autour de la place qui l’a remplacé.
Sobriquet: Los garotièrs, los manja garossa, les mangeurs de gesses, de petits pois chiches, los fats, les sots .
Proverbe: A Agel sèm comòdes : a tres avèm un ase, a quatre un porcèl (à Agel nous sommes à notre aise : nous avons un âne pour trois et un cochon pour quatre).
castrum de Monteolario, ecclesiam S. Baudilii de Monteolario, vers 1182
castrum de Monteolerio, 1318
Montolliers, 1518
S. Baudelii de Visan, alias de Montoliers, 1612
Montouliés, 1740-60 .
Origine: Mont + olier. (en occitan, potier)
L’origine, c’est bien ici les potiers, peut-être à cause des villas romaines, connues depuis longtemps. Mais sûrement pas les oliviers, comme c’est le cas pour Montolieu (Mont + oliu, l’olivier en occitan).
La chanson, elle, concerne bien Montolieu:
Las filhas de Montoliu Dançan l’ivèrn e l’estiu Lo printemps e mai l’autona E jamai res las estona
L’olièr en occitan, c’est celui qui fabrique las olas (marmites), mais aussi toutes les poteries (la terralha). L’ola, marmite de terre ou de fer, c’est celle qui cuit doucement au coin du feu, sul trespès ou pendue au cremalh.
Les expressions sont nombreuses :
I vau amb tota l’ola (je dis ce que j’ai sur le coeur).
Vuejar amb tota l’ola (découvrir le pot aux roses)
A d’onglas que poirián tirar la carn de l’ola (il a les ongles trop longs).
A una tèsta coma una ola de cinc sòus (il a une grosse tête).
Negre coma lo cuol de l’ola (noir comme la cheminée).
Sord coma un ola (sourd comme un pot).
et les proverbes aussi :
Cadun sap çò que bolhís dins son ola , chacun connaît sa maison.
Ola que canta non bolh encara, ce n’est pas celui qui fait le plus de bruit qui agit le plus.
Lo topin escarnis l’ola, l’hôpital se moque de la charité.
Tres olas davant un fuòc marcan fèsta, tres femnas dins un ostal, tempèsta. (mais c’était une autre époque …)
Cadun sap çò que cuèi dins son ola,chacun voit midi à sa porte.
Enfin, l’ollada, c’est une recette catalane qui se prépare au moment de la «matança», lorsqu’on tue le porc. Un proverbe catalan pour changer:
A l’estiuet de Sant Martí, mata el porc i encuba el vi, à l’été de Saint Martin, tue le cochon et mets le vin en cuve.
Ferrals-les-Montagnes : du latin ferrum (fer), avec le suffixe -alis, ferrales : mines de fer ou forges.
La présence de fer, et d’anciennes mines, a donné son nom au village. Le minerai de fer avait une grande importance dans l’antiquité et au Moyen-Age, ce qui a amené la richesse aux territoires qui en possédaient. L’expression française «Employer les grands moyens» peut se traduire par «Emplegar lo fèrre e lo fuòc».
En l’an II, Ferrals devient Ferrals-les-Montagnes.
Claude Achard donne pour sobriquet aux habitants de Ferrals-les-Montagnes «Los reddes», les raides, ceux qui ont de la morgue (A Ferrals son reddes coma de pals – A Ferrals, ils sont raides comme des piquets). Mais aussi «los gavachs», les montagnards. Lo gavach (du catalan gabatx), c’est celui qui vient de la montagne, comme saisonnier le plus souvent. Il est pauvre et vêtu chichement. Ce qualificatif est péjoratif et moqueur.
Pour les catalans, le gabatx, c’est le languedocien, surtout celui de l’Aude, et ils se moquent l’un de l’autre (català borro, gabatx pòrc). Mais pour les gens du Pays Bas, c’est le Cévenol, le Rouergat; pour ceux-ci, c’est le Lozérien, l’Auvergnat. Òm es totjorn lo gavach de qualqu’un, dit-on. Pourtant, le proverbe nous dit: los gavachs an pas que la farda de grossièra (Les gavachs n’ont que les habits qui sont grossiers).
En 1932, une délibération du conseil municipal décide de l’adjonction d’un nom complémentaire à celui de POUZOLS qui devient Pouzols-Minervois.
Origine:
Hypothèse 1: occitan potz (du latin; puteus), « puits » + suffixe diminutif– òl au pluriel. Un posòl est un petit puits. Il y avait deux puits : le Puits d’Amont, qui existe encore à la limite nord du Parc du Château et le Puits d’Aval, aujourd’hui disparu qui se trouvait face à la croix de la Mission, pratiquement au centre de la départementale qui va à Mailhac.
Hypothèse 2: sur son territoire se trouvaient de nombreux clos ou champs d’oliviers d’où Potz Oli.
Hypothèse 3: la forme Podolz dérive de Podiolz (diminutif), le petit Pech. Si nous étudions la topographie de Pouzols-Minervois, nous constatons que le noyau ancien de l’agglomération est perché sue une hauteur rocheuse, au lieu dit actuellement le Fort. Il s’agit donc d’un Poiol ou Poujol, transformé en Pouzols.
Pouzols est un carrefour de chemins anciens. Après le passage à gué pavé du torrent Répudre (Rec Pudre), la via Aquitania en direction de Toulouse, atteignait à un mille environ , la « Peyre Plantado ». Cette « Pierre Plantée » au carrefour du « Cami Narbones », (Narbonne ¬Minerve), et d’un chemin de raccordement en direction de Mailhac est restée depuis plus de deux millénaires, un point stratégique. Pouzols, situé sur le Grand Camin ou Camin Roumieu, se dotera d’une chapelle et d’un cimetière réservé aux pélerins décédés en route, ainsi que d’un Hôpital de la Caritat, dont on peut voir les restes aujourd’hui.
En occitan, une expression usitée: La caritat se trufa de l’espital (la charité se moque de l’hôpital). Et un proverbe: Primièra caritat comença per se . Mais aussi: Caritat e amor son parents.
Mistral donne pour sobriquet des gens de Pouzols, judieu, (juif mais aussi blasphémateur). Cela viendrait-il d’un procès verbal de 1673 reprochant aux habitants de danser pendant les offices religieux des dimanches et fêtes, menaçant d’interdire la paroisse et de fermer les églises? La municipalité a tenté de refaire vivre la fête de Saint Saturnin,qui était célèbre dans les années 50 – 60 pour ses trois jours de festivités. Tornarem dançar a Posòls !
Probablement domaine gallo-romain, dérivé du gentilice latin Lavinius et suffixe -aria, mais altéré sous l’influence de l’ancien occitan vinièra (vigne). On peut penser aussi à une altération de La Viniero (le vignoble), il existe Les Vignères dans le Vaucluse.
Les habitants sont surnommés los Vinhairons, à cause du nom la viniero. C’est dire si la vigne a de l’importance ici, et ce depuis les romains. Le travail des vignerons a été récompensé par une appellation «Minervois La Livinière» en 1999. Six communes, quarante caves et 400 hectares font partie de l’appellation mondialement reconnue.
La Livinière a compté plusieurs églises :
Saint Jean d’Ognon citée en en 990, n’existe plus aujourd’hui. Les derniers vestiges ont disparu en 1889.
L’église Saint Etienne était jadis la chapelle du château, il ne reste que peu de vestiges de la construction originale. De style roman (XIIème s.), elle se reconnaît à son clocher particulier, devenu symbole du cru « La Livinière », coiffé d’une coupole rajoutée au XVIIe siècle. Une légende locale prétend que le modèle en aurait été rapporté d’Orient par un chevalier de retour des croisades.
Notre Dame du Spasme est ainsi appelée car une statue représente la Vierge au Calvaire, victime d’un spasme (évanouissement). Elle s’est appelée Notre Dame d’Espayme (occitan espame). Au XVIII et XIXe siècles, on la nommera Notre Dame des Palmes. Le curé de la paroisse donne l’explication: «elle s’est appelée Notre Dame des Palmes à cause des estropiés (espalmats) qui y ont été miraculeusement guéris». Il semble plutôt que l’on voulait corriger une dévotion suspecte, la Vierge montrant sa défaillance provoquait la méfiance des théologiens de l’époque. L’évêque de Montpellier rétablit à la fin du XIXe le nom d’origine.
Trois églises pour un village, de quoi faire mentir le proverbe: «Entre femna e cloquièr, pro d’un en cada quartièr.» (entre femme et clocher, assez d’un dans chaque quartier).
Le 15 février 1937, le conseil municipal demande l’adjonction du nom «Minervois» à celui de Tourouzelle. Dans un arrêt de mars 1938, le Conseil d’Etat refuse la proposition: plusieurs communes ont été autorisées à ajouter à leur nom celui de Minervois parce qu’il pouvait y avoir confusion avec une autre commune au nom identique ou analogue. «Dans la présente affaire, la demande d’addition est exclusivement inspirée par des considérations d’ordre commercial.».Malgré ce, depuis, Tourouzelle tout court continue à produire du très bon Minervois! La SCAV «les deux terroirs», réunissant Escales et Tourouzelle, est un bel exemple de travail conjoint des crus Corbière et Minervois, bien qu’aucun des deux villages n’en porte le nom.
Origine du nom: diminutif «tourelle» , du bas-latin torricellus (petite tour). Une interprétation plaisante et colorée marque un lieu où poussent les coquelicots: «tout rouzelos» (rosèla – coquelicot). On retrouve dans le village plusieurs écussons portant une tour crénelée arrondie. C’est plutôt cette origine qui prévaut, même si l’allusion a las rosèlas est bien plus poétique!
La tour, symbole de défense, est aussi un signe de richesse, comme le montrent les «folies vigneronnes», châteaux bâtis par les riches vignerons au XIX ème siècle entre Béziers et Narbonne.
Proverbe languedocien: Uèi li donariás un castèl, deman voldriá una torre (aujourd’hui, tu lui donnerais un château, demain il voudrait une tour).
Certains auteurs ont supposé, sans doute à tort, que Villegly prend son nom du ruisseau des Agals qui coule sur son territoire. Ce serait le village des aigles. Dans les documents du Moyen-Âge, on trouve des dénominations successives que l’on peut interpréter comme « village dans la vallée ». A vrai dire, tout laisse supposer une origine gallo-romaine, peut-être Aguilon, nom d’homme germanique : Aquilius + suffixe -inum
En tout cas, le village est né à l’époque romaine au confluent de la Ceize et de la Clamoux. On y retrouve la voie romaine l’Estrade, bifurcation de la Via Aquitania, voie romaine de Narbonne à Toulouse. Elle vient du couchant, traverse la Ceïse, sans passer par le village, laissant la croix de Saint-Bernard sur la droite, et va se perdre dans la route départementale , à peu de distance et au nord du village, au point dit « lé pount dal Claous » (le pont des clés), parce qu’il y avait une barrière, ou leude, où se percevait un péage. Le cadastre désigne cette voie, ici, comme ailleurs, sous la dénomination de chemin de l’Estrade (strata via).
Le château existait bien au Moyen-âge et fut confisqué en 1210 par les croisés. Il ne reste quasiment plus rien des constructions originelles. L’actuelle bâtisse date de la Renaissance et fut transformée à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, l’édifice appartient au conseil départemental et accueille diverses manifestations. Le jardin est ouvert au public.