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Caunes-Minervois

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Caunas en occitan)

Mentions anciennes

  • Vila Caunensis 791
  • Vila Caunas 794
  • Chaunas 1118
  • Villa de Cauno 1321
  • Locus de Caunis 1378
  • Caunes au XVIIIe siècle
  • Caunes-Minervois depuis 1923.

La cauna, c’est la grotte en occitan, on dit aussi balma ou bauma. Même toponyme en catalan, l’homme de Tautavel a été découvert à la Caune de l’Arago. Les noms de Lacaune, Lacaunette, Caunette-en-Val ont la même origine. Venant renforcer l’hypothèse du toponyme, les grottes sont nombreuses au nord du village .

Grotte de Buffens : on y a découvert des céramiques et divers mobiliers néolithiques, mais aussi des céramiques de l’antiquité tardive. Le toponyme de Villa Buffentis se trouve dans des textes du VIIIe siècle (origine probable wisigothique). On suppose qu’un ancien lieu de culte y aurait précédé l’ancienne église Saint Geniès, ancienne église paroissiale de Caunes.

Balme Pretchadouire (balma prechadoira, grotte servant de chaire à prêcher). Ce toponyme pourrait renforcer l’hypothèse précédente.

Balme Sabatière (balma sabatièra, grotte savetière, cordonnière). Tout près du Plo du Perruquier (plateau du coiffeur). Pourquoi ces références à des métiers ? Si vous avez une idée, n’hésitez pas à me la communiquer.

Proverbes :
Ges de plan mal cauçats que los sabatièrs (les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés).
Sabatièr, fai ton mestièr (occupe-toi de tes affaires).
Quelqu’un qui court sans cesse est « pressat coma un perruquièr » (pressé comme un coiffeur).

Grotte du figuier (balma de la figuièra)

Les premières occupations remontent au néolithique, des textes mentionnent ensuite l’existence d’une villa romaine, avant la création de l’Abbaye dès le VIIIème siècle qui marquera le début du développement d’un bourg médiéval très riche.

Caunes est mondialement connue pour son marbre, largement utilisé en France et notamment à Versailles. On trouve un lieu-dit le Petit Cros (trou, cavité) qui pourrait désigner une ancienne carrière, mais aussi un four à chaux ou une simple dépression. Le marbre tâché de rouge et de brun est appelé agriote (griotte, cerise aigre). En occitan, on l’appelle agriòta, elle est commune dans le sud.

Proverbe : Al mes de junh, manja l’agriòta al dejun (au mois de juin, mange la griotte au déjeuner). Au centre du village, on peut admirer la Grande Fontaine en marbre blanc et l’obélisque en marbre griotte qui fut érigée en 1825 sur la place Ayguebelle (aiga Bèla, grande eau en occitan).

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Mailhac

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Malhac en occitan)

Mentions anciennes

  • Maglacum 782,
  • astrum rivi Putidi 1119,
  • Malliacum 1142,
  • Treminium de Riupude 1184,
  • Mayllach 1244,
  • Malachum 1257,
  • castrum de Malacho 1271,
  • Locus de Mailhia 1332,
  • Malac, XIVe,
  • Mailhac 1781.

Nom de personne romain + acum, ici Mallius ou Magilius
on peut penser à Mallius qui a donné Mailac (Haute-Vienne), Maillas (Landes) Maillat (Ain) …

Le suffixe -ac est d’origine gauloise, contrairement au suffixe -an qui est lui, d’origine latine. Mais les deux sont en concurrence en Languedoc pour les toponymes. (voir Wikipédia ). Quant au nom de Rivus Putidus, il est resté uniquement pour nommer le cours d’eau Répudre.

Le hameau primitif s’est donc développé à partir du domaine de Magilius, important propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine. A noter que l’endroit fut aussi connu sous le nom de Rivo Putido (cous d’eau fétide, nauséabonde).

Sobriquet: las cojas de Malhac les courges de Mailhac. Au lieu de s’offusquer de ce sobriquet, les Mailhacois s’en sont emparé et fêtent ce cucurbitacée chaque année. On peut lire la légende de la courge de Mailhac racontée par Odette et Jean Taffanel sur le site de la mairie.

Comme aime à le dire Gérard Schivardi, son ancien maire, «Mailhac est le plus vieux village d’Europe». Ce qui est sûr, c’est qu’il a donné son nom à une période du Néolithique, le mailhacien. Grâce aux recherches de Jean et Odette Taffanel, on connaît le Cayla, oppidum occupé par les Elisiques. Mailhac porte les traces des Celtes, Romains, Wisigoths, Carolingiens et des vestiges Moyenâgeux.

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Ginestas

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Ginestars en occitan)

Mentions anciennes

  • Locus quem vocant Genestar (955)
  • Villa de Genestars (1184)
  • Genestar (1244)
  • Genestas (1389)
  • Jenestas (1402)
  • Genistas (1620)
  • Ginestas (1781)

Origine du nom : ginèsta (le genêt en occitan) + suffixe collectif -are, donc «ensemble de genets».

Le genêt est une plante caractéristique des lieux défrichés et retombés en friche. Ginestas rend compte de la mise en valeur d’une terre aux dépens d’une ginestière évoquée par la très vieille inscription de 955. La ginèsta est signe de misère (terres pauvres et en friche), même s’il avait son utilité pour faire des balais ou chauffer le four du boulanger. ‘Quand la ginèsta florís la misèria es pel pais.’ (Quand le genêt fleurit, la misère est dans le pays. ). Et un curieux proverbe mêlant latin et occitan: ‘Quod a natura est s’arranca pas coma un ginest(Ce qui fait partie de la nature (humaine) ne s’arrache pas comme un genêt )(A Ginestas, petite pluie gros bourbier)

Sobriquet: baug (fous, extravagants, facétieux). ‘A gents baug campana de fusta(à gens de village, trompette de bois ).

Ginestas peut s’enorgueillir d’être à l’origine … du curé de Cucugnan. En effet, une tradition orale parlait du sermon del père Bourras de Ginestas déçu par l’absence d’assiduité de ses ouailles aux offices du dimanche. Grand amateur de cailles, il va en rêve, après un bon repas, au paradis chercher des gens de son village : « Pan ! Pan ! Pan ! Qual tusta debàs ? Lo paire Borràs. Qual demandatz ? De gents de Ginestàs. Aici n’i a pas anatz pus bas ». Et en enfer, on lui répond : « Dintratz dintratz ! N’i en manca pas ! » Hercule Birat, à partir de ces quelques phrases, écrit en français le sermon du Père Bourras (Poesies Narbonnaises). Roumanille en tirera « Lou curat de Cucugnan», en occitan, traduit et publié en français par Daudet dans « Les lettres de mon moulin » qui donnera leur renommée à Cucugnan et à l ‘Abbé Marti. Enfin, Achille Mir écrira sa version occitane du curat de Cucunhan en 1884. Ce n’est qu’en 1892 qu’Auguste Fourrès publie en occitan « Lou sermoun del Paire Bourras » en occitan cette fois, dans le journal « Le Gril » de Toulouse. Pourquoi Cucugnan? Marti ou Bourras ? Qui a écrit (rêvé) ce beau sermon le premier ? Des éléments de réponses en cliquant ici.
Bonnes lectures aux curieux.

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Saint-Jean-de-Minervois

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Sant Joan de Menerbés en occitan)

Mentions anciennes

  • Saint-Jean de Pardaillan, de 1908, date de la création de la commune, à 1936
  • Saint-Jean de Minervois depuis

On a là une commune de création récente. Elle est née de la volonté de singulariser un terroir viticole particulier. Auparavant, Saint-Jean n’était qu’un hameau.

La chapelle de Saint Jean de Dieuvaille (Notre dame du Trou) et le ruisseau de Saint Jean sont cités dès le Moyen-âge. Au 14eme siècle, les habitants de Saint-Jean posent une requête au pape Clément V pour la présence permanente d’un vicaire dans cette église, car «les habitants sont obligés de se rendre à l’église paroissiale de Pardailhan qui est éloignée d’une lieue et d’un chemin difficile. Ainsi, il arrive que des enfants meurent sans avoir été baptisés, que des hommes et des femmes en danger de mort ne peuvent recevoir les derniers sacrements, que les femmes sur le point d’accoucher et voulant se confesser succombent en se rendant à cette église. ».

Le muscat de Saint Jean, lui, aurait une origine remontant aux Romains, légende commerciale récente non confirmée. Il est par contre cité par les textes dès le 14 e siècle. Le dernier seigneur-baron de Pardailhan Thomas-François de Treil de Pardailhan, maître d’hôtel du roi Louis XVI à la cour de Versailles, aurait fait goûter à la table royale le vin de son domaine ; c’est tout au moins ce qu’affirme une tradition familiale. Le Muscat de Saint Jean est AOC depuis 1949. Jean Paul Rey, de l’Académie de Musique Tonton a Faim avait écrit un beau pastiche, chanté l’été autour des buvettes : « Moi je l’aimais tant, Je l’aimais tant le muscat de Saint Jean Je restais grisé Des jours entiers Sous les futaies…»

A Saint Jean, le 24 juin, c’est une fête chrétienne qui a remplacé les rites païens du solstice d’été. Partout en Europe, on y allume des feux, tradition occitane très répandue dans la première moitié du 20e siècle, qui a survécu par endroits. En Catalogne également, cette fête a perduré mais la tradition de la flamme descendant du Canigou est récente (années soixante). C’est aussi la période où les ouvriers agricoles changent de maître (et de maîtresse?) : ‘Bèla Sant-Joan s’apròcha, Bèla nos cal quitar, Dins una autra vilòta, Iè, iè, anarem demorar.( Belle Saint-Jean s’approche, il faut nous quitter, dans une autre ville nous irons habiter. – chant traditionnel)

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Puichéric

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Puègeric en occitan)

Mentions anciennes

  • Puigeirig (1063)
  • Podiumxairicum (1183)
  • Castrum de Podio Terico (1247)
  • Podium Chairicum (1258)
  • Pueg Aric (1355)
  • Puchéric (1532)
  • Peicheiriq (1614)
  • Puigairic (1665)
  • Puicheric (1781)

Puichéric a pour origine les mots ‘puig’ du latin ‘podium’ qui signifie ‘colline’ et le suffixe -ric.

Le Germanique ric- signifie ‘puissant’, il a été emprunté au Gaulois rig- qui lui, signifie ‘chef souverain’, avant la mutation du g en k. Ce mot existe même en Gothique sous une forme reik-s avec le sens de ‘Chef’, ‘Puissant’, ‘Roi’. La mairie de Puichéric, sur son site internet, donne pour origine de Puichéric ‘ Podium Theodorci Terricii’, le ‘ Pech de Théodoric’ , nom du plus célèbre des princes goths.

L’origine du village se confond avec celle du château, situé sur le fameux Pech qui a donné son nom au village. La construction d’origine date du VIe ou VIIe siècles, du temps du royaume wisigoth de Septimanie. Il a été ruiné par le Prince Noir en 1355 et les pierres servirent à reconstruire l’enceinte actuelle. Il est aujourd’hui classé monument historique, appartient à un propriétaire privé et abrite un gîte et des chambres d’hôte.

L’église Notre-Dame est à l’inventaire des monuments historiques et contient de belles pièces dont une statue légendaire: Notre-Dame de Beauvoir. En effet, cette statue en marbre blanc d’Italie était transportée en péniche en l’an 1700 à destination de la chartreuse d’Escoussans. A hauteur du pont enjambant le canal, le bateau fut incapable d’avancer, Notre Dame de Beauvoir, charmée par la beauté du village, avait décidé d’y rester. La statue fut donc débarquée et installée à l’église. Elle y est toujours .

Au XIX e siècle, la mise en culture de l’étang de Marseillette est un échec à cause de la salinisation des eaux. On pense dériver une partie des eaux de l’Aude afin de submerger les terres. Mais l’Aude et l’étang sont séparés par un plateau de 30 à 45 mètres de hauteur et cet obstacle paraît infranchissable. Le 19 novembre 1851 est inauguré un tunnel, le tunnel de Naudy (du nom du hameau où aboutit le canal d’irrigation). C’est la pièce maîtresse de l’alimentation des canaux d’irrigation de l’étang.

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Beaufort

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Beufòrt en occitan)

Mentions anciennes

  • ecclesiam S. Martini de Belloforti (1135)
  • rector de Belloforti (1357)
  • Beaufort (1518 et 1770)

En occitan, bel fort (belle forteresse).
Bien d’autres toponymes en France ont la même origine, dont Belfort.

Proverbe: ‘A Beufòrt lo drech a tòrt’ (A Beaufort, le droit a tort). Achard précise que d’après les habitants, il n’a plus cours. Il pourrait puiser son origine dans les nombreux conflits qui opposèrent à partir de 1750 seigneurs, curés et habitants.

Tout en haut du village se dresse le vieux château des 12ème et 18ème siècles. Il est fort probable, bien qu’aucune preuve archéologique ne le confirme, qu’à l’époque gallo-romaine, un petit oppidum fortifié occupait le sommet du rocher. Aux temps mérovingiens et carolingiens, cette forteresse dut se transformer en s’agrandissant pour s’adapter aux moyens de défense de l’époque si bien qu’à l’aube du Moyen-Age le qualitatif ‘Bellum fortis’ est déjà attribué à ce qui va devenir le ‘Belfort’ des temps féodaux.

Vers 1860, le château est vendu par la famille d’Amieu de Beaufort à une famille Merle d’Olonzac. Ce qui fait dire par facétie: «Beaufort, beau château aux antiques tourelles, autrefois nid d’aigle aujourd’hui nid de merles.»
En occitan, un merle, c’est un homme fin et rusé (‘es un fin mèrle’). Mais on dit aussi ‘canta polit mèrle(chante beau monsieur) ou encore ‘piaula, mèrle(chante toujours tu m’intéresses).

L’église Saint Martin, souvent remaniée, remonte au XIe siècle. Saint Martin est le saint patron de nombreux villages du Minervois. Faire ‘sant martin ‘ (11 novembre) c’est boucher les tonneaux et pour l’occasion, goûter le vin nouveau: ‘Per Sant Martin, tapa las botas tasta lo vin(ferme les tonneaux et goûte le vin).

On trouve sur la commune les traces d’une chapelle, Saint Côme, mentionnée sur le cadastre de 1812 puis absente après. L’emplacement de la chapelle Saint Côme a été reconnu en 1973 par M. l’abbé Giry, grâce à la mémoire de M. Jean Taffanel, de Mailhac, puis fouillé en 1975 par l’archéologue René Feuillebois. On pense qu’un village a existé là, peut-être wisigoth. Les ruines de la chapelle, aujourd’hui dégagés, font l’objet d’études d’aménagements.

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Argens

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Argens de Menerbés en occitan)

Mentions anciennes

  • villa Arsegii (881)
  • VillaArgesii (888)
  • Argens (1107)
  • Argeinz (1163)
  • Villa Argegii (1165)
  • Ardensi (1232)
  • Argenten (1234)
  • Argenchi (1360)
  • Arjens (1536)
  • Locus de Argensi (1596)
  • Argens (1781)
  • Argens Minervois (28 mars 1936)

L’origine du nom d’Argens fait l’objet de plusieurs hypothèses :
argilla qui signifie argile, nature du sol sur lequel est situé le village
– nom gallo-romain Argenteus, Arsegius ou Argesius
– le village d’Argens rappellerait l’existence de mines d’argent mais cette dernière hypothèse se rapporte peut-être à Argens dans les Alpes de Haute Provence.

A mon sens, la seconde hypothèse est à privilégier, vu les mentions anciennes du village, et la présence attestée de plusieurs villas romaines. L’occupation du territoire est sûrement antérieure à la présence romaine, comme l’atteste l’important oppidum du Mourel Ferrat (IVe s; av. J. C.) situé à cheval sur les communes d’Argens et d’Olonzac.

Sobriquet: los Manjo-sant(mange saints, hypocrites)

Le château, datant du Moyen-Age, a été profondément remanié au XIXe siècle. Le village doit son essor à la monoculture de la vigne et au pont sur l’Aude qui le relia à la route (actuellement D 611). L’étang asséché d’Argens est mentionné au XI e et XVII e siècles. Actuellement, un lac (Lac des Aiguilles) permet de s’adonner à la pêche sportive. Il a été créé artificiellement entre 1995 et 2004.

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Marseillette

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Marselheta en occitan)

Mentions anciennes

  • Villa Massilia (993)
  • Mansilian (1093)
  • Marselha (1178)
  • Massilia (1207)
  • Masselheta (1347)
  • Marselheta (1395)
  • Marcelhete (1531)
  • Marseillette (1781)

L’origine du nom de Marseillette fait l’objet de plusieurs hypothèses :

  • d’après la première, les toponymes en marseill- viendraient de mar / sal, littéralement ‘étendue salée, mer de sel’ : Marseillan, Marsillargues, Marseille …
  • deuxième hypothèse : Marsillargues, Marseillan et Marseillette ont pour origine un nom d’homme. A l’époque Gallo-romaine, c’étaient des noms de domaine dont les propriétaires s’appelaient Marcellus. L’endroit a probablement conservé à travers son nom le souvenir d’un Latin ou un Gaulois romanisé.
  • enfin, Marseillette trouverait son origine dans le nom de la ville de Marseille : Marseillette fait partie des transports, (nom trouvant son origine dans le nom d’un autre lieu) avec diminutif -ette

Le proverbe dit « Li Marsilhés pòrtan lo còr sus la man ». Et les habitants de Marseillette aussi, si l’on en croit l’enfant du pays, Olivia Ruiz, dans son roman La commode aux tiroirs de couleur. Marselheta, pais de ris e de pomas, mas tanben de radio (Marseillette, pays de pommes de riz mais aussi de radio), puisque le village est le siège d’une des radios libres indépendantes audoises. Sur ses fréquences (91.8 et 101.3), on peut entendre entre autres la voix d’Alan Roch les jours de match de Treize : ‘Lo trètze, aquò òc !

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Laure-Minervois

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Lauran de Menerbés en occitan)

Mentions anciennes

  • Lauranum (844)
  • Villa Laurani (1234)
  • Laura (1408)
  • Lauran (1595)
  • Laure (1781)

Origine : Laurus + suffixe -anum

Encore un nom de domaine romain, où l’on retrouve ce fameux suffixe -anum (Lézignan, Névian, Roubia, Bize …).

L’occupation du territoire est antérieure à la colonisation du premier siècle av. J.C. comme le prouvent les mégalithes (allée couverte de Sainte Eugénie, fouillée par l’archéologue Germain Sicard et réhabilitée sous la direction de Jean Guilaine).

La commune est traversée par le Camin Romieu, camin au bord duquel on retrouve la Tour de Mézolieu (du mausolée) d’époque romaine. Les familles nobles de Lauran et de Cabaret, étaient parentes (Pierre de Lauran était fils de Pierre Roger de Cabaret), et furent lors de la croisade contre les Albigeois alliées à Guilhem de Minerve et Trencavel contre Montfort. L’indication géographique «Minervois » est ajoutée en 1933.

Proverbe : ‘Quand Lauran pòrta cinta e Bugarach mantelina, avèm la pluèja sus l’esquina’ (Quand Laure est couvert d’un halo et Bugarach d’un mantelet, nous avons la pluie sur le dos.)

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Olargues

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Olargas en occitan)

Mentions anciennes

  • Adalberti Olargensis, (1084)
  • castellum de Olarge (1122)
  • Pontius de Olargue (1152)
  • Olargue , (1518)
  • Olargues (1585,1740)

Le suffixe -argue a plusieurs origines :
– une évolution du suffixe -acum, au sens de domaine, comme on peut le trouver dans Peyriac ou Ventenac.
– une évolution du suffixe -anicum, qui est un élargissement de -anum.

Ce suffixe était connu dès le latin classique, mais c’est à une époque assez tardive, vers le IVe siècle, qu’il est devenu largement productif de noms de lieux dans la moitié sud du domaine gallo-roman. Le maximum d’intensité des noms de lieux en -argue est dans le Gard et dans l’est du département de l’Hérault (Aimargues, Gallargues, Marsilhargues, Vendargues …).

Pourtant, d’après Hamlin, Olargues n’appartient pas à la série des noms de domaines gallo-romains en -anicum, fait déjà remarqué par Colson au 19e s. L’origine serait plutôt le nom d’un Wisigoth (Olaricus romanisé en Olargus). Alors villa romaine ou pas? En l’absence de traces réelles, difficile de conclure !

A Olargues, un superbe Pont du Diable permet de franchir le Jaur. La légende du pont du diable est souvent la même: un bâtisseur qui n’arrive pas à finir l’ouvrage passe un pacte avec le diable. Celui-ci finit les travaux en échange de la première âme qui passera le pont. Souvent, conseillé par sa femme, le compagnon fait passer un chat, un chien, un lièvre sur le pont pour berner le démon.