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Mourel du Geiss

Laure-Minervois

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Morrèl del Gèis en occitan)

Cela signifie « colline du gypse ». La colline se traduit en occitan pas puèg, morrèl, sèrra, tuc, suc, còla et leurs diminutifs, tuquet, colet, suquet. On retrouve toutes ces racines en toponymie occitane (Pech Majou, Pech Auriol, Mourel de Pépitié et Mourel du Geiss à Laure) .

Lo geis ou gip, en occitan, c’est le gypse et aussi le plâtre. De quelqu’un qui reste sans rien faire, on dira : « Es plantat aquí coma l’ase del gipièr » (il est planté là comme l’âne du plâtrier). On ne sait pas si on a exploité le gypse à Laure, par contre, le grès provenant des carrières locales était renommé et utilisé jusqu’à la première guerre mondiale. L’occitan gres est à l’origine des toponymes Grèzes, Grèze, Le Grès, Grez, Grézels et Grézal.

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Le Cros

Olargues

(lo Crós en occitan)

Il s’agit d’un hameau, non pas d’Olargues mais de Saint Vincent d’Olargues. C’est aussi le nom d’un ruisseau affluent du Jaur. Lo cròs en occitan, c’est le creux, le trou. Ce nom peut désigner la tombe :
« Aquel afar l’a mes al cròs » (cette affaire l’a mené à la mort)

L’èrba d’agram ieu l’ai culhida sus la cròsa del paure mòrt, marrida granda l’ai brandida als quatre cantons del meu òrt Le chiendent je l’ai cueilli sur la tombe du pauvre mort, mauvaise herbe, je l’ai répandue aux quatre coins de mon jardin (Joan Bodon)

Mais aussi lo cròs de la man, le creux de la main. En toponymie, cela peut être une vallée, le ruisseau qui coule dans cette vallée, une terre labourable, un trou ou aven où peut disparaître une rivière, ou au contraire une source (Notre Dame du Cros à Caunes Minervois).

C’est aussi un nom de famille répandu, avec ses dérivés Crouset, Lacroze, Croze. Enfin, Astor signale que la Creuse relève du même domaine de sens.

Proverbe :
La lenga n’a pas d’òs, mai fa ben tant plus grand cros.
La langue n’a pas d’os mais fait quand même un plus grand trou .

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La Fabrègue Haute – La Fabrègue Basse

Olargues

(la Fabrega en occitan)

C’est la forge, l’atelier de forgeron. Les toponymes Fabrègues sont nombreux en Occitanie, souvent sur le lieu d’une ancienne forge. On trouve aussi Lafarge, Faure, Faurettes. Les noms de famille Fabre, Faure relèvent du même champ sémantique. Lo fabre, ou lo faure, en occitan, c’est le forgeron.

Proverbes:
Val mai s’adreçar al faure qu’al faurilhon.
Il vaut mieux s’adresser au forgeron qu’à l’apprenti (en français au Bon Dieu qu’à ses saints).

S’èra pas lo fèrre e lo carbon, valdriá mai èsser faure que rector.
Si ce n’était le fer et le charbon, il vaudrait mieux être forgeron que curé.

La chanson Roseta, chantée par La Mal Coiffée, nous dit que Rosette ne voulait pas se marier avec le forgeron de peur qu’il la fit travailler au marteau. Comme beaucoup, cette chanson cache un double sens. En voici les paroles :

Vaquí l’istòria de Roseta
Que se voliá pas maridar.

Voliá pas maridar lo faure
De paur que la faga malhar.

« Te cal pas aver paur Roseta
Que lo faure es pas un bogràs.

Era lendeman de la nòça,
Lo faure se’n va alucar.
« Ara qu’es lo moment Roseta,
lo fèr es caud lo cal malhar ! »

Mas a la primièra malhada
Lo davantal s’es abrandat.

«Te cal apasimar Roseta
Que lo fuòc te l’amansirà. »

(Collectada al prèp d’Eulalie Clergues a Belesta)

De nombreux personnages ont porté le patronyme de Fabre. On citera Jean Henri Fabre, entomologiste mais aussi écrivain de langue d’Oc, et le carcassonnais Fabre d’Eglantine, révolutionnaire, compositeur, écrivain, auteur du calendrier républicain et de « il pleut bergère ».

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Las Mourgos

Homps

Cela signifie « les moines ». L’occitan morgue ou monge désigne le moine. Ce toponyme pourrait faire référence aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, qui firent d’Homps le siège d’une de leurs plus importantes commanderies. Ils érigèrent la chapelle romane (Saint Michel) au XIe et le château porte trace de leur passage (croix de Malte).

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L’Ognon

Homps

C’est un ruisseau qui traverse la commune, et que le Canal franchit grâce à un pont Canal. Cet ouvrage est parfaitement justifié car le cours d’eau connaît des colères soudaines, surtout lorsqu’il est gonflé par une crue de l’Espène.

Ce nom aux petits oignons pourrait interroger. Sabarthès donne pour mentions: Rivo Ugnone (836), fluvius de Unione (1102), Onhon (1295), Ognon (XVIIIe).

Le gaulois onno que le glossaire de Vienne traduit par flumen, cours d’eau, est représenté sous la variante onna avec l’Ognon, affluent de l’Aude, Onionis en 1318, avec suffixe -ionem. Il est aussi présent dans le nom de la Garonne en composition avec gar- (idée de roche, pierre).

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Roumegas

Bagnoles

(CC BY-NC Yves Séguier)

Romegas veut dire buisson de ronces, de romec ronce. Romegar, c’est couper des ronces mais au figuré, maugréer .

Chez notre ami Macarèl, on peut trouver des autocollants pour la voiture: « Mèfi romegaire » e « Romègues pas e passa davant ! » (ne râle pas, passe devant).

Bien que l’on sache que râler ne sert pas à grand chose: « Paure romegaràs, paure pagaràs » (Pauvre tu râleras, pauvre tu paieras).

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rue des bugadières

Bagnoles

(CC BY-NC Yves Séguier)

Les bugadières, ce sont celles qui font la bugada, la lessive. Au lavoir (lavador) quand il existe, ou à la rivière. Les souvenirs de bugadièras sont disponibles sur le site: https://www.lescarnetsdemile.fr/2019/09/lauragais-d-autrefois-12-la-lessive-ou-la-granda-bugada.html

« Il ramène sa fraise » en occitan, est rendu par l’expression: « No’s pòt pas retiéner de portar las soas pelhas a la bugada » (il ne peut pas s’empêcher de porter ses loques à la lessive). On dit aussi que faire la bugada en période de Toussaint porte malheur: « Dins la setmana dels mòrts, far bugada pòrta tòrd.« 

Enfin, la bugada nous a laissé une chanson de neuf (qui commence par 9 puis redescend jusqu’à un):

Nòu que lavan la bugada, nòu, nòu que lavan la bugada, nòu que la lavan, nòu que l’esparran sus l’erbeta menudeta … neuf qui la lavent, neuf qui l’étendent sur l’herbe.

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Parazols

Bagnoles

(CC BY-NC Yves Séguier)

Mentions anciennes :

  • vila de Palazols (1101)
  • Palazolet (1185)
  • rector de Parazolis (1351)
  • Nostre Dame de Parazols 1641
  • Parazols 1781

Francis Poudou, dans Vilatges al País canton de Conques préciseque le domaine de Parazols est un ancien prieuré, connu sous le vocable de la Sainte Vierge, uni à l ‘abbaye de Caunes. L’église est encore debout mais a été convertie en cave.

Enfin, plusieurs études toponymiques donnent le sens de petit palais, lieu fortifié, prieuré (Heinz Jürgen Wolf, nouvelle revue onomastique n° 47 et 48, et Robert Aymard, actes du colloque d’onomastique de Reims 2005).

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Combe Lauzy

Aigues-Vives

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Comba Lausin)

Comba, vallée et Lauzy nom de famille qui dérive de Lauze.

La lauze (lausa en occitan) est une plaque de pierre, une pierre de couverture. Les noms de famille Lauze, Lauzier, Lausin et Lauson peuvent donc aussi bien représenter un nom de lieu qu’un nom de métier.

Le Minervois est à la frontière du pays de la tuile (teule en occitan) qui sert à couvrir le teulat, le toit, et celui de la lausa, lauze qui couvre les cobèrts des villages du Caroux et du Massif Central. Les deux mots de Teulat ou Cobèrt coexistent en occitan pour désigner le toit, et devraient être employés en fonction de la nature de la couverture.

Lo qu’a un teulat de veire, que tire pas pèiras al del vesin Celui qui a un toit de verre, qu’il ne tire pas des pierres sur celui du voisin.
D’un naïf on dira : «Li farián batejar un teule»
On lui ferait baptiser une tuile.
Enfin, quand un adolescent grandit trop vite, «Li caldrà metre un teule sul cap»
Il faudra lui mettre une tuile sur la tête.

Devinalha: Qu’es aquò, qu’es aquò? Laurat e relaurat, cap d’araire i es pas passat (labouré et relabouré, aucune charrue n’y est passée)
Lo teulat, plan segur!

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Paguignan

Aigues-Vives

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Paguinhan en occitan)

  • Paguinio (1635)
  • Paguignan 1770

Malgré l’absence d’attestations médiévales, il s’agit presque certainement d’un domaine gallo-romain : gentilice latine Paconius + suffixe -anum.