L’église St Martin est classée monument historique. Une première chapelle, mentionnée en 979, a été remplacée vers la fin du XI siècle par l’édifice actuel. Cette église est une des rares églises audoises où l’on ait conservé une couverture de lauzes.
La Tour d’Escales est une tour romane, probable tour seigneuriale d’une agglomération fortifiée du plein Moyen-Âge. Elle se situe au sommet d’une colline dont la partie sommitale a été terrassée et protégée par une muraille.
Escalas, mon país, amb sa vièlha torre Que menaça lo cèl de son grisastre morre, Ont tractan, a l’escur de lors menuts afars Beulòlis e falquets refaudidis al jaç ;
Escales, mon pays, avec sa vieille tour Qui menace le ciel de son front grisâtre Où traitent, dans l’ombre, de leurs menues affaires, chouettes et faucons réfugiés au gîte
Le boulidou c’est la bouilloire, la cuve de vendanges, le bouillonnement,le trou par où jaillit une source. C’est l’endroit où la Cesse rejaillit après un parcours souterrain en période de basses eaux.
L’été, le lieu est peuplé de baigneurs venus profiter de la fraîcheur de cette eau de source ! Mais l’hiver quand la Cesse coule, rivière et résurgence se confondent. Après un orage, la violence des eaux peut démolir le barrage qui y est bâti.
Le Cers, c’est le vent dominant dans l’Aude et l’ouest de l’Hérault. Il vient du nord, mais souffle de l’ouest /nord ouest. Il était réputé pour assainir l’air (surnom lepa-fanga, lèche boue) et chasser les moustiques. On l’appelle aussi lo sulfataire, le sulfateur car lorsqu’il souffle, il évite le mildiou.
C’est le plus ancien nom de vent en France (d’après une étude d’André Bonnery). Le nom de Cers vient du latin Circius, désignant le dieu pour lequel les romains auraient construit un temple sur les hauteurs de la colline de St Cyr (entre Ouveillan et Sallèles d’Aude). On l’appelle aussi Bardanis en Narbonnais. Aujourd’hui, en météo, le terme de Tramontane tend à se généraliser, surtout sous une influence parisienne mais ce nom est d’apparition tardive (XIIIe siècle). Donc, entrons en résistance en proclamant que, chez nous, c’est le Cers qui souffle, et ni le Mistral ni la Tramontane!
Proverbes:
Labech tardièr, cers matinièr labech (vent de sud-ouest) tardif, cers du matin. Marin clar e cers escur es de pluèja de segur, marin clair et cers sombre,pluie assurée.
Le poète Paul Albarel lui consacre une ode dans «La Cigalo Narbouneso»:
Sul país narbonés te passejas en mèstre Ton bufal poderós sargotís lo campèstre, Fa tot gimblar jos ton alen. Lo mendre brot d’erbilh qu’a tot aire se plega Lo garric dont lo cap per amont se bolega, O cèrs, reconeisson ta lei.
Sur le pays narbonnais tu te promènes en maître, ton souffle puissant secoue la campagne, fait tout plier sous ton souffle le moindre brin d’herbe qu’à tout air se plie, le chêne dont la tête bouge là-haut Ô Cers reconnaissent ta loi.
C’est la grand’rue. La carrièra, c’est la rue, on lui a ajouté ici l’augmentatif -assa. La redondance fréquente en toponymie (canal de la Robine, rue de la Carrière, place du Plô).
En occitan, Èsser a la carrièra, c’est ne pas avoir de logement, Getar l’argent per carrièra, c’est jeter l’argent par la fenêtre et fou à lier se traduit par Nèci a corre carrièra.
Il y a plusieurs hypothèses. Mistral place Teysseire, Tisseire, Tessedre noms de famille méridionaux, dans le domaine de teisseire, celui qui tisse, tisserand. André Lagarde dans son «Diccionnaire des noms de famille des pays d’òc» donne Teisseire Teisseyre Tesseyre, tisserand et Teissière Teyssières de teissièra tanière du blaireau. Astor ne parle que de noms de localité Teissières Teyssière issus de l’occitan teissièra, tanière du blaireau (tais, teis) et, dans un sens général, un lieu hanté par les blaireaux. »
Enfin, Hamlin cite le ruisseau de Tesseyre (Montouliers), variante de Teisseyre , dérivé avec suffixe collectif de l’occitan de tais « blaireau»
. Donc, le toponyme semble issu d’un nom de famille, mais cherchez quand même les taissons (blaireaux), on ne sait jamais.
La calada, c’est une voie de communication renforcée par une technique ancienne à l’aide de galets ou de pierres calcaires (voir la chronique toponimia d’aquí sur Argelièrs).
Les aires, c’était l’endroit (en général en hauteur et exposé au vent dominant) où l’on allait battre le blé, occupation généralement collective. Elles sont restées en usage tant qu’il y a eu du blé, avant les moissonneuses-batteuses. A cause de la structure argileuse du sol, elles devenaient difficile d’usage lors des orages d’été. Mais ceux-ci étaient bénéfiques pour la vigne, ce qui a donné le proverbe : Aira pastosa, tina mostosa (aire boueuse, cuve pleine de moût).
L’ase, c’est l’âne, compagnon de toujours du paysan pauvre. N’oublions pas que pichon ase estàlvia d’anar a pè (petit âne évite d’aller à pied). Autre proverbe, fai de ben a un ase, te pagarà amb de pets. Et enfin, avant de nous moquer du pauvre âne, rappelons-nous que « I a mai de monde bèstias que d’ases crestians » (il y a plus de gens bêtes que d’ânes chrétiens). Il faut surtout éviter de se faire mener par le bout du nez, se faire menar coma un ase pel cabestre.
A Pouzols, on trouve trois toponymes tirés du latin « podium », éminence : le chemin du Pech, le chemin du Pioch et l’avenue du Pouget (avec diminutif -et). Le Pech en question est le sommet de la Serre d’Oupia, à cheval sur les communes d’Oupia et de Mailhac.
Proverbe : Temps que se lèva de nuèch passa pas lo puèg (temps qui se lève de nuit ne passe pas la colline).