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Ginestas

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Ginestars en occitan)

Mentions anciennes

  • Locus quem vocant Genestar (955)
  • Villa de Genestars (1184)
  • Genestar (1244)
  • Genestas (1389)
  • Jenestas (1402)
  • Genistas (1620)
  • Ginestas (1781)

Origine du nom : ginèsta (le genêt en occitan) + suffixe collectif -are, donc «ensemble de genets».

Le genêt est une plante caractéristique des lieux défrichés et retombés en friche. Ginestas rend compte de la mise en valeur d’une terre aux dépens d’une ginestière évoquée par la très vieille inscription de 955. La ginèsta est signe de misère (terres pauvres et en friche), même s’il avait son utilité pour faire des balais ou chauffer le four du boulanger. ‘Quand la ginèsta florís la misèria es pel pais.’ (Quand le genêt fleurit, la misère est dans le pays. ). Et un curieux proverbe mêlant latin et occitan: ‘Quod a natura est s’arranca pas coma un ginest(Ce qui fait partie de la nature (humaine) ne s’arrache pas comme un genêt )(A Ginestas, petite pluie gros bourbier)

Sobriquet: baug (fous, extravagants, facétieux). ‘A gents baug campana de fusta(à gens de village, trompette de bois ).

Ginestas peut s’enorgueillir d’être à l’origine … du curé de Cucugnan. En effet, une tradition orale parlait du sermon del père Bourras de Ginestas déçu par l’absence d’assiduité de ses ouailles aux offices du dimanche. Grand amateur de cailles, il va en rêve, après un bon repas, au paradis chercher des gens de son village : « Pan ! Pan ! Pan ! Qual tusta debàs ? Lo paire Borràs. Qual demandatz ? De gents de Ginestàs. Aici n’i a pas anatz pus bas ». Et en enfer, on lui répond : « Dintratz dintratz ! N’i en manca pas ! » Hercule Birat, à partir de ces quelques phrases, écrit en français le sermon du Père Bourras (Poesies Narbonnaises). Roumanille en tirera « Lou curat de Cucugnan», en occitan, traduit et publié en français par Daudet dans « Les lettres de mon moulin » qui donnera leur renommée à Cucugnan et à l ‘Abbé Marti. Enfin, Achille Mir écrira sa version occitane du curat de Cucunhan en 1884. Ce n’est qu’en 1892 qu’Auguste Fourrès publie en occitan « Lou sermoun del Paire Bourras » en occitan cette fois, dans le journal « Le Gril » de Toulouse. Pourquoi Cucugnan? Marti ou Bourras ? Qui a écrit (rêvé) ce beau sermon le premier ? Des éléments de réponses en cliquant ici.
Bonnes lectures aux curieux.