Laure-Minervois
(La Molinassa en occitan)
Lo molin était précieux dans notre région qui était, ne l’oublions pas, céréalière. Chaque village ou presque voulut avoir son moulin à vent (molin en occitan) ou à eau (molina). Ici, le nom Moulinasse compte un double augmentatif: le féminin en occitan l’est souvent (una cotèla c’est un grand couteau, una prada un grand pré). Il est ici suivi de -assa, suffixe augmentatif souvent péjoratif (femnassa, boriassa, femme vulgaire, ferme importante par la surface mais ne valant pas grand chose).
Au moyen-âge, le moulin pouvait être banal (seigneurial) ou privé, rarement collectif. Mais le meunier avait la mauvaise réputation d’être un voleur, puisqu’il se payait avec une part de la farine:
Molinièr panafarina, d’un sestièr ne fa una emina, d’una punhièra ne fa un còp, e d’un còp pana tot.
Meunier vole farine, d’un sétier (150 à 300 l) fait une émine (20 l), d’une poignée fait un coup, et d’un coup vole tout.
Les moulins à vent ont, en général, été exploités peu de temps, détrônés par les minoteries (coma lo de mèstre Cornilha). Les moulins à eau, eux, sont souvent plus vieux, car la technique était plus facile à maîtriser.
N’oubliez pas de faire les choses quand le moment est venu: Quand lo vent bufa, cal far virar lo molin.
Quand le vent souffle, il faut faire tourner le moulin.
Une ronde enfantine dit:
Vira, vira, vira la ròda, vira, vira, vira molin
Tourne la roue, tourne le moulin.
Il s’agissait de chanter en ronde et d’accélérer le plus possible sans tomber.