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Les treize vents

Sainte Valière

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Los tres vents en occitan)

Nous avons affaire ici à une erreur de transcription comme il s’en trouve tant en toponymie. En effet, les collecteurs étaient souvent de langue française alors que les informateurs étaient de langue occitane, d’où certains quiproquo. Par chez nous, les vents dominants sont deux, le Cers et le Marin. Souvent, le passage du second au premier (la virada) amène la pluie:

Marin clar e Cerç escur, es de pluèja a còp segur.
Marin clair et Cers obscur, la pluie à coup sûr.

Le troisième, moins fréquent mais bien connu, c’est le vent grec, du nord-est, celui qui a la pluie au bec :

Vent Grèc, pluèja al bèc.

Mais de là à arriver à treize ? En occitan, le lieu était appelé «los tres vents» les trois vents, ce qui, aux oreilles d’un «parisien», a pu ressembler à «treize vents». D’où l’inscription sur la carte d’État Major.

De telles erreurs entre nomination en occitan et transcription en français ne sont pas rares. On trouve rue de la carrière (occitan la carrièra, la rue), rue du port (du col), et le plus beau : rue de l’Abbé Ouradour (rue de l’abeurador, l’abreuvoir).

Alors inutile de vouloir savoir le nom des treize vents soufflant à Sainte Valière, ils sont bien moins nombreux que ça !