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Villages

Trausse-Minervois

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Trauçan de Menerbés en occitan)

Mentions anciennes

  • Villa Tresautani (842)
  • Trencianum (1142)
  • Trauzanum (1167)  
  • Traucan (1216)
  • Traussanum (1245)
  • Traussan (1595)
  • Trausse (1781)

Origine : gentilice latin Terentius + suffixe -anum.
Nous avons affaire une fois de plus, à un toponyme issu d’un nom romain accolé au suffixe -anum, domaine de. Cette hypothèse est confirmée par l’appellation Villa.

Proverbes:
‘A Trausse los sants bufan. ‘(A Trausse les saints soufflent.)
‘A Trausse, los auvernhats dison la messa.’ (Les Auvergnats disent la messe.)

Les habitants de Trausse, los Traussanèls , avaient une réputation de naïveté, los abelits de Trausse (les dégourdis de Trausse). Dans les villages autour, pour se moquer, on raconte la légende de l’âne. Sur la tour de Trausse poussait une belle caucida (un chardon). Ratifou le montanhòl, qui n’avait plus rien à donner à son âne, l’attacha par le cou avec une corde, lança l’autre extrémité par-dessus la tour et entreprit de hisser l’âne en haut du monument afin qu’il broute le chardon. Les habitants de Trausse, prévenus par sa femme, étaient venus assister au spectacle; ils disaient en voyant l’âne tirer la langue: «Gaita-lo que ritz, deu aver vist lo cardon» (Regarde-le qui rit, il doit avoir vu le chardon). Arrivée en haut, la pauvre bête était morte. Les bouteilles de la cave coopérative (aujourd’hui fermée), portaient sur l’étiquette l’illustration de cette légende. Et les enfants de Calandreta la faisaient revivre pour la fête de la cerise en faisant monter la représentation d’un âne en haut de la tour. Le même récit est rapporté par Léon Cordes (L’ase montat al cloquièr) dans Lo pichòt libre de Menerba mais sans citer le village de Trausse.

La commune est célèbre pour sa fête annuelle de la cerise (la cerièra), en mai. Après un effort ou sous l’effet du regard des autres, on devient ‘roge coma una cerièra o coma un guindol’ (rouge comme une cerise ou une guigne). Et quand on vit dans l’excès, on dit: ‘Quand los pòrcs son sadolhs, las cerièras son amargas’ (Quand les cochons sont repus, les cerises sont amères.). Vous n’êtes pas obligés de croire ce que j’écris. On peut même me dire: ‘s’aquò es vertat, te pagui de cerièras(si c’est vrai, je te paie des cerises).
.Òc, mas de cerièras de Trausse, sioplèt !