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Saint-Jean-de-Minervois

(CC BY-NC Yves Séguier)

(Sant Joan de Menerbés en occitan)

Mentions anciennes

  • Saint-Jean de Pardaillan, de 1908, date de la création de la commune, à 1936
  • Saint-Jean de Minervois depuis

On a là une commune de création récente. Elle est née de la volonté de singulariser un terroir viticole particulier. Auparavant, Saint-Jean n’était qu’un hameau.

La chapelle de Saint Jean de Dieuvaille (Notre dame du Trou) et le ruisseau de Saint Jean sont cités dès le Moyen-âge. Au 14eme siècle, les habitants de Saint-Jean posent une requête au pape Clément V pour la présence permanente d’un vicaire dans cette église, car «les habitants sont obligés de se rendre à l’église paroissiale de Pardailhan qui est éloignée d’une lieue et d’un chemin difficile. Ainsi, il arrive que des enfants meurent sans avoir été baptisés, que des hommes et des femmes en danger de mort ne peuvent recevoir les derniers sacrements, que les femmes sur le point d’accoucher et voulant se confesser succombent en se rendant à cette église. ».

Le muscat de Saint Jean, lui, aurait une origine remontant aux Romains, légende commerciale récente non confirmée. Il est par contre cité par les textes dès le 14 e siècle. Le dernier seigneur-baron de Pardailhan Thomas-François de Treil de Pardailhan, maître d’hôtel du roi Louis XVI à la cour de Versailles, aurait fait goûter à la table royale le vin de son domaine ; c’est tout au moins ce qu’affirme une tradition familiale. Le Muscat de Saint Jean est AOC depuis 1949. Jean Paul Rey, de l’Académie de Musique Tonton a Faim avait écrit un beau pastiche, chanté l’été autour des buvettes : « Moi je l’aimais tant, Je l’aimais tant le muscat de Saint Jean Je restais grisé Des jours entiers Sous les futaies…»

A Saint Jean, le 24 juin, c’est une fête chrétienne qui a remplacé les rites païens du solstice d’été. Partout en Europe, on y allume des feux, tradition occitane très répandue dans la première moitié du 20e siècle, qui a survécu par endroits. En Catalogne également, cette fête a perduré mais la tradition de la flamme descendant du Canigou est récente (années soixante). C’est aussi la période où les ouvriers agricoles changent de maître (et de maîtresse?) : ‘Bèla Sant-Joan s’apròcha, Bèla nos cal quitar, Dins una autra vilòta, Iè, iè, anarem demorar.( Belle Saint-Jean s’approche, il faut nous quitter, dans une autre ville nous irons habiter. – chant traditionnel)